

Nous allons parler du lien entre apprendre et être attentif. Travailler votre mémoire c’est également travailler votre capacité à restituer les informations. Également, prendre des pauses, vous distraire, faire des erreurs, aide à votre apprentissage.
La mémoire pour apprendre
La mémoire est le système le plus perfectionné du cerveau qui agit sur plusieurs zones. Votre cerveau va effectuer plusieurs tâches simultanément. Cette faculté de mémorisation bien que connue est encore mystérieuse.
Il est courant de penser qu’apprendre demande une discipline stricte, une attitude sérieuse. Hors, de nombreuses études scientifiques très récentes prouvent que ce qu’on prenait pour les pires ennemis de l’apprentissage ,(distraction, bruit, procrastination…), peuvent finalement être très bénéfiques à l’apprentissage.
Se connaître pour apprendre
Si vous voulez devenir un expert du fonctionnement de votre cerveau, alors soyez très attentif aux conseils qui vont suivre. Ils seront utiles pour booster votre mémoire et votre vivacité.
On sait maintenant que la mémoire est une faculté neurologique qui implique plein de zones de notre cerveau. Il peut stocker des millions d’informations durant toute une vie. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que cette mémorisation implique plein de régions cérébrales et reposé sur des milliards de neurones.(87 milliards présents dans le corps).
Trois zones principales participent à la mémorisation.
– Le cortex entorhinal qui est au cœur du cerveau
– L’hippocampe(base de formation des réseaux neuronaux)
– Le néo cortex (couche supérieure qui est parcourue par les réseaux neuronaux formes dans l’hypocampe.
Les associations d’émotions
Chaque souvenir correspond à un réseau neuronal unique. Chaque fois qu’il est remémoré, le réseau s’active ainsi que les zones du cerveau qui sont impliquées au moment où a été vécue cette expérience. La rentrée des classes par exemple va activer les mêmes émotions qu’à l’époque, moins élevées. Le réseau neuronal va se modifier à chaque sollicitation. De nouveaux détails peuvent apparaître. D’autres peuvent disparaître. Le souvenir évolue avec vous.
En travaillant avec des personnes épileptiques, on s’est aperçu d’une chose : en retirant l’hypocampe, la personne ne peut plus former de nouveaux souvenirs. Elle accède à ce qui précède l’opération mais ne peut plus garder ce qui arrive après l’opération. Plus de création de réseaux neuronaux dans cet organe.
Deux hémisphères pour apprendre


Le docteur Gazzaniga dans les années 60 a mis en évidence la nécessité d’interactions entre les deux hémisphères du cerveau. Le droit traite des perseptions, les émotions, les sensations, tandis que le gauche obéit a la logique, tout ce qui est formé et langage. Cependant, chacun peut prendre les fonctions de l’autre !
C’est tout à fait surprenant ! Malgré tout, si le cerveau droit est touché, tout le côté gauche sera immobilisé, sans que le cerveau gauche ne puisse compenser. Cela s’appelle la logique hémisphérique. Si l’hémisphère gauche est touché, il devient impossible de nommer quelque chose.
Aucun réseau de souvenir ne peut être créé sans activer les deux hémisphères.
Exploiter votre faculté d’apprentissage.
A partir de ces notions fondamentales sur la biologie du cerveau,vous pourrez maintenant découvrir quelles sont les meilleurs façons d’exploiter votre faculté d’apprentissage.
Il faut d’abord oublier pour réapprendre. L’oubli semble être à l’opposé de la mémorisation. On se dit que si on oubli c’est qu’on a pas de mémoire. Il est pourtant démontré qu’il est indispensable d’oublier pour apprendre. En fait, la faculté d’oublier filtre les informations extérieures et va augmenter la concentration. Votre cerveau vous dit en fait sur quoi porter votre attention.
Plusieurs découvertes
Le docteur Hermann Ebbinghaus chercheur en psychophysique s’est intéressé à la façon dont le cerveau oublie en 1985. Il s’est testé lui même et a établi une loi. Elle indique que la mémoire diminue dans le temps. Moins les nouvelles informations apprises sont mobilisées, et plus vite elles sont oubliées.
1910/1915, Philippe Bellard est enseignant et décidé de tester les capacités des écoliers à priori mauvais. Il leur demande d’apprendre un poème, puis va les soumettre les jours suivants à des tests de récitation. Curieusement, les élèves se souviennent de plus en plus des vers au fil du temps.
En 1970, Matthew Ederlin et Jeff Cambard vont démontrer que les images restent davantage en mémoire que les mots.
L’homme retient ce qui a une signification ou étant corrélé avec des éléments qui lui sont familiers.
Deux capacités associées pour apprendre
Robert et Elisabeth Bjork, psychologues à Los Angeles, lancent la théorie d’oublier pour apprendre. Ils s’appuient sur les travaux de leurs prédécesseurs pour mettre en avant deux capacités très intéressantes.
1- La capacité de stockage qui enregistre toute information jugée utile.
2- La capacité de restitution qui fait remonter les souvenirs .
Ils mettent en évidence qu’aucun souvenir ne disparaît de la mémoire mais devient seulement inconsciente si elle n’est pas utilisée. Ce qui veut dire que tout est là depuis notre enfance.
Ce qui veut dire que travailler sa mémoire c’est d’abord travailler sa capacité de restitution.
Oublier permet de s’adapter au changement. Restituer permet retrouver des usages anciens et de reconnaître les situations qui sont déjà connues. Changer de lieu permet de maximiser la mémorisation.
Changer d’environnement pour apprendre


Il est souvent conseillé de conserver un rituel de travail. Le même bureau, la même pièce, à la même heure, et s’entourer d’objets fétiches. Et bien plusieurs chercheurs en psychologie mettent en évidence la nécessité de changer d’air.
Salomon Cherevchezky journaliste à Moscou est hyper mnésique, c’est a dire qu’il se rappelle absolument de tout de sa naissance à à peu près 3 ans. Il pouvait mémoriser de très longues suites aléatoires car il voyait des personnages associés aux chiffres.
Hors, l’environnement d’étude apporte justement des éléments accessoires qui vont venir s’ajouter à l’information apprise. Cela veut dire qu’à chaque fois que vous changez d’environnement vous allez enregistrer des tas de sons nouveaux, de visuels nouveaux, de kinesthésie nouvelle, qui vont faire que curieusement, cela facilitera l’enregistrement d’une nouvelle donnée.
Écouter une musique (sans parole) en apprenant rend la restitution plus facile . De même, apprendre dans deux salles différentes augmente de 50% la mémorisation.
Des études faites montrent que sans écouter de musique, les personnes obtiennent même de bien moins bon résultats que les autres. La musique écoutée fourni une trame à laquelle raccrocher son souvenir et la réécouter réactive le réseau neuronal concerné. On peut parler d’ancrage.
Le changement de lieu peut offrir plus d’éléments extérieurs auxquels on va pouvoir se raccrocher. Vous multipliez les connexions souvenirs mais aussi vous vous libérez de l’influence du contexte. Vous serez moins déstabilisé quand vous passerez votre examen dans un endroit inconnu.
Un test révélateur
En 1975, deux groupes ont servi d’étude. Le premier a fumé du cannabis, le second un placebo. Puis un troisième groupe auquel rien n’a été proposé. Tous devaient mémoriser des mots et répondre à des questions. Curieusement, les groupes 1 et 2 se sentant dans le même état ont eu deux fois plus de souvenirs restitués. Par ailleurs, ceux qui avaient lu les mots par catégorie ont obtenu d’encore meilleurs résultats.
Cette étude prouve que le cerveau a besoin d’indices externes et internes pour se souvenir.
Conclusion
Dites moi, quand vous voulez apprendre quelque chose, quelles sont vos pratiques, vos habitudes ? Voyez vous un écart avec ce que je viens de vous expliquer ? Pouvez vous vous y prendre différemment ?
Très intéressant!
J’avais quelques notions mais pas les études scientifiques associées.
J’écoute de la musique épique (sans paroles ou avec des choristes) et ça aide beaucoup.
Trouver un parc ou un endroit calme aide beaucoup aussi.
Oui c’est important de changer d’endroit et d’avoir un fond qui draine la concentration.
Bravo car tu appliques déjà ces principes 😉
Super article ! J’aime beaucoup le sujet de ton blog.
Merci Émilie, heureuse de t’apporter de la valeur 🙏😊
Un article intéressant !
J’ignorais que changer d’environnement aidait à la mémorisation. Merci pour l’astuce 🙂
Pour te répondre :
– « Dites moi, quand vous voulez apprendre quelque chose, quelles sont vos pratiques, vos habitudes ? »
Pour apprendre quelque chose, je fais en sorte de rendre l’information « vivante », tel un personnage, pour entrer en interaction avec elle. Cette scène m’aide à retenir.
– « Voyez vous un écart avec ce que je viens de vous expliquer ? »
Par rapport à l’environnement, oui. J’apprends, grâce à toi, que changer d’environnement peut aider.
Pouvez vous vous y prendre différemment ?
– Oui, je vais tenter de changer d’endroits pour apprendre.
A très bientôt Delphine !
Merci pour tes retours Rahner !
Et du coup as tu essayé de travailler autre part ?
J’aime beaucoup ta façon de rendre l’information vivante !
C’est très pertinent !
Oui je change de pièce dans la maison pour tavailler autrepart. Pourquoi pas le jardin par la suite ? Ou un lien en coworking ? 🙂
A très bientôt Delphine !