Défi 39/52: Découvertes sur l’apprentissage

L'apprentissage est un domaine surprenant que nous découvrons depuis très peu de temps.

Nous allons voir comment il est plus efficace pour progresser dans l’apprentissage, d’alterner les exercices que répéter en permanence.

Le cornhole est un jeu américain qui consiste à lancer un sac de grains. Ce jeu montrait déjà que s’entraîner sur des longueurs différentes est déjà très intéressant. Cela aboutissait à de meilleurs performances que sur la longueur imposée du test final.

Cela veut dire que varier les exercices améliore votre adaptation au contexte de la compétition. Parce qu’une compétition est pleine de surprises, de nouveautés.



Ce que l’étude du Cornhole a démontré sur l’apprentissage

L'étude du cornhole, jeu américain, a permis de comprendre que les exercices variés aidaient à dépasser les objectifs visés.

Cette étude va rester très longtemps confidentielle car la psychologie va longtemps distinguer l’apprentissage des gestes qui sont nichés dans le néocortex, et celui des mots et des idées qui sont dans l’hippocampe. Pour eux les deux sont séparés et limite on va vous dire que ce n’est pas la même psychologie. Il va falloir attendre les années 90 pour que le concept d’alternance soit approfondit.

En 92, Richard Shmit et Robert Bjorg tirent des conclusions des expériences précédentes . Il concluent que changer ou interrompre régulièrement un exercice augmente le taux de réussite à l’épreuve finale même si ça n’améliore pas la performance pendant l’entrainement.

En 2006, ils en apportent la preuve. L’alternance c’est mieux pour tout type d’exercice. Que ce soit physique, mental, en sciences dures ou sciences humaines. En variant les exercices, vous vous préparez mieux à tout type de situation d’examen. Apprendre est surtout une question de perception.

Certains savoirs sont difficiles à appréhender.

Un joueur de Baseball sait où et quand frapper la balle alors qu’elle est invisible à l’œil nu ! C’est une question de perception sensorielle et de distinction entre ces perceptions. Traditionnellement la psychologie oppose l’expertise acquise du savant et le don inné de l’athlète pour s’intéresser uniquement à tout ce qui va être l’expérience acquise du savant.

Entre le 19 et 20ème siècle, une tendance est de croire qu’il y a un système de stimulus-réponse. Le cerveau apprend en associant un stimulus à une idée ou un comportement. Mais une femme, Eléanor Gypson a eu l’intuition que l’apprentissage est lié davantage à la logique de perception, au sens.

En 1930, elle va démontrer que les enfants sont capables de reconnaître les lettres de l’alphabet même déformées. Le cerveau pouvait donc interpréter des éléments peu familiers.

En 1949, Elle va effectuer le test du gribouillis qui prouve que le cerveau est capable de reconnaître des signes sans signification et de les classer par catégories. Cette expérience va être le fondement du perceptual learning. Les sens fournissent des informations au cerveau qui les trie automatiquement de façon à créer des catégories.
C’est un processus automatique qui est incontrôlable ! C’est grâce à lui que vous apprenez l’alphabet ou une autre langue qui va être codée.

Le perceptual learning module pour performer dans l’apprentissage

Philippe Karpman chercheur en perception visuelle, va créer l’application perceptual learning module . Ce programme qui a pour but l’entrainement, diffuse une série d’images très furtives, accompagnées de différentes réponses possibles.
D’abord utilisé pour entraîner les pilotes d’avions, il est ensuite utilisé par les chirurgiens et toute profession ayant besoin de réagir rapidement. Les novices acquièrent plus vite la même acuité visuelle que les professionnels. Naturellement, cet entrainement ne remplace pas l’expérience, mais va agir comme un complément efficace hyper rapide.

Cette méthode peut s’appliquer à toute matière car plus ont associe des images, des sons, à un apprentissage, plus on va mémoriser.
C’est pourquoi j’écris ce blog pour pallier à une mémorisation dégradée depuis un AVC à 40 ans. J’utilise aussi beaucoup plus le mind mapping pour enregitrer un enchainement d’idées et devenir plus efficace dans mes coachings.

Le mindmapping peut aider à l'apprentissage par son visuel.

Le sommeil et l’apprentissage


Attention également à bien dormir ! Cela est indispensable pour consolider votre mémoire. Eugène Azérinsky a découvert en 53 en observant son fils dormir, que le cerveau est presque aussi actif endormi qu’éveillé. En compagnie de Nathaniel Klepman, il va mettre en évidence les 5 phases du cycle du sommeil que vous connaissez.
1- L’endormissement
2- Le sommeil lent et léger (particulièrement important pour mémoriser des gestes, sa plus longue phase a lieu en fin de nuit)
3- Le sommeil lent profond ( mémorisation des mots et des concepts, intervient surtout en début de nuit)
4- Le sommeil paradoxal (les yeux bougent énormément derrière les paupières et le cerveau est hyper actif. Il est propice à la logique et à la créativité Il est plus long en fin de nuit)

Ils se rendent compte que dormir entre le moment de l’exercice et la phase de test augmente les chances de répondre juste à la question logique, la plus compliquée.
Le sommeil favorise la résolution de problèmes au cours de la journée et les bonnes associations d’idées car il fonctionne avec l’inconscient qui lui n’a pas de limite !

On sait aussi que faire une sieste d’une heure est très bénéfique car elle comporte une phase de sommeil profond et la phase de « rapids eyes mouvements ».

Les sciences de l’apprentissage sont encore très jeunes et les idées reçues bien présentes dans nos esprits. Nous avons repéré néanmoins que comme nos ancêtres avaient besoin de se perdre pour mieux se retrouver, nous avons besoin de ne plus comprendre une notion pour mieux l’acquérir. Sachez que votre cerveau n’est pas fait pour la routine mais pour vivre un tas d’expériences.

L'apprentissage nécessite un bon sommeil

Retenir

-La mémoire a une faculté extraordinaire.
-L’oubli est indispensable à l’apprentissage.
Variez vos lieux d’apprentissage pour augmenter les stimulis
-Espacez vos séances de révision plutôt que traiter vos sujets en bloc.
-Testez-vous (même entre copains!)
-Faites des pauses
-Interrompez un travail quand vous êtes bloqué
-Entraînez-vous à plein d’exercices pour vous adapter à toute situation. (que ce soit physique ou mental)
-Faites confiance à votre cerveau pour apprendre
-Dormez bien pour régénérer os ressources cognitives et votre mémoire.

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4 commentaires

  1. Merci pour cet article, je ne connaissais pas l’étude du cornhole. Si je comprends bien, plus les zones du cerveau activées sont nombreuses pendant un apprentissage, mieux la personne retiendra l’information.

  2. Merci Delphine pour ton article. Toujours interessant

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