L’enthousiasme, accélérateur de l’apprentissage 

Avez-vous observé comment un jeune bambin s’initie à une nouveauté ? Enfant, l’humain apprend uniquement par le jeu. Et si on ne l’oblige à rien, il joue et apprend par pur plaisir. Par quelle forme apprend-on ? Peut-on se servir de l’enthousiasme comme d’un levier pour mieux intégrer à l’age adulte ? 

L’enthousiasme et l’enfant

L’humain apprend par le mimétisme. L’enfant imite ce qu’il voit. Et il faut que l’imitation soit la plus parfaite possible pour qu’il soit satisfait. 

D’après le neurobiologiste Dr Hutter, l’enthousiasme est l’engrais de notre cerveau.
Il influence notre perception visuelle, notre attention, notre mémoire notre logique, notre résolution de problème, nos stratégies…. 
Rendez-vous compte de l’impact sur une activité d’enseignement !  

L’idée est intéressante car il suffit d’adapter l’environnement à l’intérêt de l’enfant et son apprentissage sera bien plus rapide.  

Je me suis servi de ce paramètre pour apprendre les divisions à mon fils de 9 ans qui n’était pas du tout motivé pour cette partie. 
J’ai créé un environnement qu’il affectionne particulièrement : une bataille.
Pour le niveau 1 :
Le dividende est le groupe à exploser.
Le diviseur est le soldat.
Le quotient c’est la dynamite
et le reste 0 c’est TOP 1 !
En plus on fait une potence, c’est encore plus réaliste. 
Pour le niveau 2, on a 2 soldats et si on a un reste on ajoute de la dynamite (un chiffre quotient). 
Pour le niveau 3, on a un zéro qui apparait au dividende, ce qui induit l’apparition d’une épée (la virgule du quotient). 
Vous voyez comment, par le biais du jeu, je crée un environnement attirant pour mon fils, qui du coup veut se dépasser et aller au niveau suivant !  

Et pour tout vous dire, moi qui n’avais horreur des divisions, je me suis prise au jeu de les aimer sous cette forme ! Comme quoi il n’y a pas d’âge pour que ça marche ! 

C’est ici un soutient et non une induction externe avec une carotte que j’ai créé. Ceci est important car c’est l’enfant lui-même qui ressent son enthousiasme et crée sa dopamine. Le goût de l’effort se met alors en place. 

Ce système de jeu m’a donné l’idée il y a quelques années de créer des supports ludiques de formation. Je ne les ai pas encore produits mais sont déjà en version numérique des maquettes de jeux de cartes pour motivation entrepreneuriale, un support plateau avec cartes pour comprendre la neurologie est en cours. Je suis persuadée que les apprentissages sont bien plus simples en s’amusant et je préfère de loin ce biais-là ! 

Il est important aussi de noter que l’envie de “faire ce jeu” ou “cette activité” est là sur le moment. Obliger à une autre activité est très dommageable tout comme ne pas répondre à un élan instinctif. La puissance de l’apprentissage se perd drastiquement.  
S’il est possible de faire immédiatement ce qui occupe notre cœur, petits et grands, alors mieux vaut l’exécuter pour en conserver l’intensité. Elle sera au rendez-vous du résultat. 

Et du coté neurologique ? 

Lorsque nous ressentons cette allégresse, les noyaux connectés à ces régions du cerveau libèrent de la dopamine, le neurotransmetteur que nous aimons tant pour sa puissance sensation d’émotion. C’est l’hormone du plaisir…. 

Si les enfants la produisent facilement en se connectant à leur enthousiasme, se pourrait-il qu’en grandissant nous gardions cette connexion si précieuse, voir indispensable ? 
Si nous décidons d’explorer, de conserver le “faire comme si”, d’accueillir nos émotions et notre possibilité d’expérimenter, alors oui, il semblerait que ce soit possible.  
Prenons le temps d’apprécier de petites choses, notre entourage, de voir les détails, de ressentir. 

Mais nous pouvons aller plus loin encore avec l’enthousiasme : Croire que le but est déjà là, comme un enfant qui ne doute pas que quelque chose arrive et le guette, tout excité. Ce sentiment qui le rempli à ce moment se propage.  
Il n’est pas rare de voir un jeune croire tellement en son projet que son entourage commence aussi à y croire, faisant boule de neige et conspirant en sa faveur. Le but s’atteint ainsi plus facilement.  

La théorie de Bandura expose que l’individu va observer, modéliser, imiter, ainsi que booster ses résultats s’il a une confiance en ses capacités à les produire. Ceci est une donnée très intéressante car l’enthousiasme est directement lié à la confiance en soi.
Le cultiver nous aide donc à faire grandir notre assurance. Cela nous garantit non seulement d’atteindre un objectif, mais qui plus est d’atteindre une excellence !  
Le plaisir est alors à son apothéose ! 

Suivre l’exemple des petits 

Nos meilleurs enseignants en la matière sont les bambins. En croisant leur chemin aujourd’hui, prenez le temps de les observer quelques minutes. Pouvez-vous ressentir la même émotion ?