Défi 33/52 : Effet de la technologie sur notre cerveau

La technologie est directement en lien avec la logique de performance. Il s’agit de prendre conscience par exemple de vos limitations, de l’impact du multitâches sur votre attention. Il va falloir apprendre à maîtriser votre environnement technologique, votre conduite et vos relations sociales. Nous allons voir l’importance de mieux dormir aussi.

La complexité du cerveau humain

Le cerveau est très complexe mais aussi plein de failles au niveau cognitif. Ses facultés d’attention sont structurellement limitées. Aujourd’hui les nouvelles technologies demandent de faire preuve de plus d’attention et plus de rapidité. Ceci met une grosse pression au cerveau qui n’est pas habitué à autant de stimulations. Résultat : On aura du mal à garder un équilibre sain dans un quotidien dans un environnement qui est technologiquement hyper invasif.
La neurologie et la psychologie donnent à ce sujet plein de conseils pour adapter votre comportement à ces nouvelles technologies.

Les interférences de la technologie

Votre cerveau est naturellement lent même s’il parait incroyablement rapide et ne supporte pas bien les interférences. L’une de ses capacités est de se projeter dans l’avenir et se trouver des objectifs à plus ou moins long terme. A l’inverse, les animaux s’occupent de leur survie à l’instant.
Aussi incroyable soit elle, cette faculté est mis en échec par les interférences de toutes sortes qui captent l’attention de l’individuel l’obligent à faire des détours pour arriver au bout du succès (Je vais surfer sur internet au lieu de travailler, je suis distrait par mes émotions ou mes pensées)

Le primate manque de contrôle cognitif. Pour l’homme, le problème reste le décalage entre la partie en charge des buts lointains et la partie primitive en charge du contrôle cognitif. La structure même du cerveau n’est pas équilibrée. Une partie n’est pas en phase avec l’autre.

Impact de la technologie du téléphone

La conséquence est la différence de taille entre ce que l’on veut faire et ce qu’on peut faire.
Les technologies élargissent encore plus cette faille en créant des interférences.

Vous utilisez votre téléphone en moyenne 150 fois par jour (toutes les 7 minutes). A chaque interférence, votre cerveau va perdre de l’énergie mise pour les vrais objectifs.
Vous devenez de moins en moins efficaces. Vous aurez besoin à chaque fois d’une demie-heure pour retrouver la même concentration. Il n’est pas étonnant d’être autant fatigué le soir !

Programmation naturelle de l’humain

Le cerveau humain est programmé pour deux choses : survivre et procréer. Pour atteindre ces objectifs, il va devoir éviter les interférences. Le subconscient reçoit des stimulis et passe à l’action, s’il considère qu’ils sont suffisamment importants, en prenant, si besoin, le relais sur votre volonté consciente.
Mais les perceptions et la mémoire sont également faillibles.
La perception parce qu’elle favorise la survie, se doit d’être à l’écoute des interférences de toute sorte, même les moins importantes. On ne sait jamais. La personne est dépendante de sa concentration, de sa vitesse de traitement d’information.

Apprentissage

Vous devez apprendre à déceler ce qui est important et ignorer ce qui ne l’est pas. Plus vous recevez de stimulis de façon importante, plus votre cerveau va devoir puiser de l’énergie pour trier et résister, reprendre si possible sa route.
La mémoire qui dépend de l’attention et la concentration va être limitée. Comme elle fluctue en fonction des failles de la perception la mémoire va devenir très fluctuante. Et plus il y aura d’interférence et moins vous vous souviendrez correctement.
Les souvenirs les plus fidèles sont ceux où notre attention est à son maximum.

De même, votre attention diminue si vous manquez de sommeil. La perception et la mémoire s’adaptent par rapport à votre énergie.
La permanence des interférences a de véritables conséquences sur nos comportements et la technologie en est génératrice en particulier depuis la création d’internet, des médias sociaux et du smartphone.

Les recherches sur les interférences via la technologie

Les résultats des études sont assez alarmistes. Ils montrent que la concentration en général a beaucoup perdu. La concentration des collégiens pour un travail qui n’est pas divertissant est de 3 à 5 minutes maximum et 10 minutes chez les salariés.
La dépendance au téléphone est très néfaste. Des personnes textent sous la douche, en faisant l’amour, et 90% des collégiens textent en cours. 23% des accidents sont dus aux SMS en voiture. 30% des piétons traversent la rue en regardant leur téléphone.
Cela va jusqu’à des réveils en pleine nuit de peur de louper des appels et des notifications.

Une autre conséquence est le manque de faculté à rester seul, à s’ennuyer sans chercher une autre source de distraction. Le problème étant que « moins on sait s’ennuyer et plus on s’ennuie ».
Un site mettant plus de 4 secondes à charger va voir son audimat partir ailleurs.

Nous sommes contraints de répondre aux appels, messageries instantanées, emails, car l’expéditeur sait que nous y avons accès de partout à toute heure. Cela a un impact de décloisonnement de la vie priée et du travail. En vacances ou à table en famille, les emails, appels, messages viennent nous mettre en insécurité.

Les nouveaux comportements

Le téléphone amène de nouvelles perceptions. A table, même coupé, il va enlever automatiquement de l’intimité. La peur d’avoir loupé quelque chose, le « fomo » est aussi apparu. Comme la peur de ne pas être joignable « la nomophobie« , l’hyper activité, le désordre narcissique, l’autisme.

Les enfants et adolescents n’ayant pas un cortex préfrontal totalement développé, la consommation excessive d’écran a un impact psychologique et physique . On sait qu’une consommation d’écran à l’age de deux ans, c’est une pathologie sévère quasi systématique.
La qualité du sommeil est réduite. La lumière bleue produite par les écrans empêche de produire de la mélatonine. On perd 45 minutes de sommeil par cela.

Je ne suis pas concerné par l’addiction à la technologie

La plupart des personnes à qui on en parle ne se sent pas addict et disent maîtriser. Mais ce n’est pas une question de maîtrise. C’est que biologiquement, on ne peut pas soutenir plusieurs tâches en même temps durant des heures. Et c’est pourtant l’illusion qu’on en a .
Au bout de quelques minutes on commence à se lasser et on va switcher sur une autre tâche pour relancer notre intérêt en fait. Ne voulant pas passer à une autre activité on va s’en rajouter une autre

Combien se sentent super doués dans le multi tâches ? Alors que cela n’existe pas dans le sens neurologique du terme. C’est biologiquement impossible !
On ne peut se concentrer que sur une chose à la fois.

En apparence on est multi tâche mais au niveau neurologique on fait toujours une tâche après l’autre.
Si vous ave le sentiment de faire plusieurs choses à la fois, c’est simplement que vous passez de l’une à l’autre en partageant votre attention qui est amoindrie de ce fait.

En tirer avantage

Lorsque toutefois on est face à une activité sans grand intérêt ou répétitive, il peut être salvateur de faire d’autres taches simultanées plus engageantes.
Vous vous ennuyez moins, et vous pouvez réserver votre concentration pour aller au bout de cette tâche. (repasser et regarder la télé ou écouter des cours de langue).

Quand mettre le focus ?

Il est important de se concentrer sur une seule tâche si elle est importante. Faire deux choses en même temps serait là contre productif. Une préparation à un examen , négocier un contrat, conduire, vous demande d’être focus. Idem pour les activités avec une dead line. Focus !
Il existe une méthode pour minimiser les effets négatifs de la technologie.

Se couper de la technologie est trop tard. Ce n’est pas la bonne méthode. Cela peut faire du bien pendant un temps limité mais dés que vous revenez à la vie réelle, vous voyez les problèmes réapparaître.
Le fait d’avoir perdu des informations importantes va devenir anxiogène.

Comment changer ce comportement ?

Voici un processus en quatre étapes.

1 – Devenez conscient de l’impact qu’ont les technologies sur vous-même. Qui du cerveau et de la technologie sera vainqueur ? Ce sera souvent la technologie. Alors prennent les devants. Vous ne pourrez pas changer des millions d’années d’évolution. Apprenez à différer une seconde tâche à la fin de la première.

2- Limitez l’accès aux distractions. Faites en sorte de vous prémunir des sources d’interruptions. Mettez un casque anti bruit pour travailler, mette-vous un temps pour lire vos emails.

3- Maîtrisez votre peur de perdre quelque chose. Effectivement, ce n’est pas parce que vous ne saurez pas ce qui se passe dans le monde que vous serez perdu. Vous redeviendrez productif.

4- Devenez multitâche quand c’est utile et non dangereux. Ecoute des podcasts en roulant ou des livres audios. Regarde avec des applications le temps resté sur l’écran. Coupez les notifications. Téléchargez une application qui les coupe.
Vous pouve compléter avec cet article sur comment changer les habitudes et comportements.

Conclusion

En étant conscient et proactif, vous pourrez être plus productif.
Applique au mieux les quatre étapes citées ci-dessus et voyons ce qu’il se passe ?